Débat public à Rouen : intervention de Jacques Picard

Jacques PICARD est Conseiller régional Ile-de-France, Secrétaire de la Commission des transports Europe Écologie les Verts

Je parlerai à la fois sur ce qui fait consensus dans notre assemblée, et sur le débat politique que
je souhaite porter à l’occasion de cette première séance du débat public. La particularité du
projet, Ligne Nouvelle Paris-Normandie, est qu’elle a d’abord une phase de Paris-Mantes.
Elle fait consensus aujourd’hui dans notre région, puisque quand vous arrivez en retard à
Paris en venant du Havre, de Rouen, de Caen ou d’ailleurs, c’est parce que le plus grand
engorgement, en dehors des RER dans la région Île-de-France, c’est bien la section de Paris
Saint-Lazare, Poissy-les Mureaux. De ce point de vue, nous en sommes beaucoup plus loin
que vous car on est au stade des études presque pré opérationnelles sur ce dossier. Donc, vos
intérêts sont nos intérêts. Cette ligne nouvelle Paris-Mantes qui n’est pas une ligne TGV à très
grande vitesse, puisqu’elle est à 200 km/h, concourra déjà à l’amélioration des relations entre
les deux Normandie et la région parisienne.
Ensuite, une réflexion courte sur l’aménagement du territoire : qu’est-ce qu’une vallée de la
Seine avec un territoire aussi dense ? Est-ce relier trois grandes villes ? Je n’en suis pas si sûr,
nous avons aussi ce débat en Île-de-France.
Ensuite, les enjeux Île-de-France, qui sont les nôtres sont aussi les vôtres, il y a la place de la
gare Confluence, qui est très nommée dans vos documents, donc la gare sur un ring TGV
aujourd’hui. La SNCF et RFF sont quasiment d’accord pour que l’on ait plusieurs gares TGV,
Massy a été à l’époque une pionnière. Maintenant, ces entreprises sont d’accord pour que l’on
puisse avoir des gares TGV sur la grande couronne, qu’elles soient reliées entre elles. De ce
point de vue, ce projet est cohérent.

L’articulation bien sûr au réseau de transport Grand Paris Ile-de-France à La Défense, mais
aussi à d’autres endroits. Le projet Paris-Mantes préexistait au Grand Paris, je vous le
rappelle.

L’articulation fret est fondamentale avec la plate-forme multimodale d’Achères, dans la
mesure où nous espérons tous que Port 2000 devienne un réel outil opérationnel d’entrée du
fret sur ce territoire, et que donc la voie ferrée et le fluvial aboutissent à une desserte
opérationnelle de l’Île-de-France. Faisons du report modal massif de la route sur ces deux
moyens de transport. De ce point de vue, là aussi, le soulagement de la voie ferrée existante
par le Paris-Mantes concourt à nos objectifs communs, semble-t-il.
Peut-être faut-il se pencher également sur le coût d’une telle infrastructure : 12 à 15 milliards
d’euros. On en voit fleurir un peu partout en France. Qui d’entre nous pense que nous
trouverons les moyens de cette série de grands projets ?
De là où je suis, et je parle uniquement en mon nom, il serait intéressant – et nous l’avons
demandé collectivement à la Commission Nationale de Débat Public – d’étudier l’hypothèse
suivante : le Paris-Mantes se fera, amélioration de la ligne Rouen – Le Havre, passage à 200
km/h, comme le Tours-Bordeaux, et évitement marchandise long.
Faites le calcul, vous faites Paris – Le Havre en 1h15, c’est-à-dire 15 minutes de plus que le
projet LNPN pour 10 milliards d’euros de moins. Il me semble que la sobriété de
l’investissement mériterait qu’elle soit vraiment étudiée par une étude particulière, que nous
demandons à la Commission Particulière du Débat Public.

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