Première ce soir à Caen des six réunions bas-normandes du débat public pour la future ligne nouvelle Paris-Normandie.

L’enjeu
Trois tracés de la future ligne ferroviaire à 250 km/h entre Paris et Rouen, Le Havre et Caen (voir infographie ci-contre) seront présentés au public ce soir à 19 h au Centre des congrès de Caen. Le premier scénario (A) prévoit un décrochement de la ligne au sud de Rouen au niveau de Val-de-Reuil – Louviers. Le deuxième (B) décroche à Évreux avec une nouvelle gare à Evreux.

Le troisième (D) plus improbable parce beaucoup plus cher prévoit un décrochement Caen – Le Havre après Rouen au niveau de Pont-Audemer, avec un tunnel sous la Seine. La Ligne nouvelle Paris-Normandie (LNPN) serait financée par Réseau ferré de France, l’État et les collectivités locales (régions, départements et agglomérations).

Mise en service : 2020/2023 au mieux. L’investissement est de l’ordre d’une dizaine de milliards d’euros.

Consultation pas décision
La commission particulière du débat public ne prendra pas de décision à l’issue des 26 réunions. Son rôle est d’organiser cette consultation et une commission de cinq membres rapportera en mars le contenu des interventions orales, écrites sur des cahiers d’acteurs de quatre feuillets ou sur le site Internet (www.debatpublic-lnpn.org).

Réseau ferré de France, maître d’ouvrage, devrait décider en juin d’engager ou non ce grand chantier.

Comme ça se passe ?

Le débat de ce soir à Caen débute par une présentation des trois tracés par RFF. Puis le public pourra intervenir pas plus de trois minutes. Fin de la soirée : 22 h. Prochaines réunions bas-normandes : Saint-Lô, 3 novembre ; Cherbourg, 22 novembre, et Caen, à nouveau, 13 décembre et, pour la clôture, 30 janvier. Les derniers débats publics normands concernaient l’EPR de Penly (dont l’enquête publique est reportée en 2012 à la demande d’EDF) et la ligne à très haute tension (THT) Normandie-Maine entre le futur EPR de Flamanville et le Maine.

Débat pas enquête

Ne pas confondre débat public et enquête publique. Le premier a valeur consultative. La seconde intervient une fois la décision prise de construire la ligne. Un ou plusieurs commissaires enquêteurs donne (nt) un avis favorable ou défavorable ou corrigent le tracé.

250 km/h

La ligne sera totalement nouvelle de Paris à Rouen, Le Havre et Caen. Pas entre Caen et Cherbourg où le train empruntera la voie ferrée actuelle à la vitesse d’aujourd’hui. La vitesse maximum sera de 250 km/h, moins que les TGV (300 et plus).

Entrée de Paris

La LNPN prévoit une voie nouvelle sur 50 km à l’entrée de Paris avec deux nouvelles gares à la Défense et à Achères (Yvelines). Si les trains normands s’arrêtent à la Défense pour une correspondance avec Roissy-Charles de Gaulle, les élus normands tiennent au terminus de Saint-Lazare.

Europe écologie – Les Verts très critique

« Avec la Ligne nouvelle Paris-Normandie,
nous sommes dans le domaine
du fantasme. On nous promet
une amélioration minime du
temps de parcours pour un coût faramineux
». Europe écologie – Les
Verts sera présent pendant les trois
mois du débat public. Présent pour
réaffirmer ses « craintes ». « Sur le
financement du projet, il n’y a toujours
rien de neuf. L’engagement
de l’État, des conseils généraux,
qu’en sera-t-il ? ». Pour les écologistes,
désengorger la ligne actuelle
« en concentrant les moyens sur le
secteur Paris – Mantes » est la priorité.

Xavier ORIOT.