Débat LNPN à Caen : intervention de Rudy L’Orphelin

Rudy L’ORPHELIN est Maire-Adjoint de la Ville de Caen, Président du Groupe des Elus Europe Ecologie au Conseil Municipal

Bonsoir, je voudrais juste faire un petit commentaire d’introduction. C’est très personnel, mais je suis un peu inquiet de la conclusion de la présentation qui consiste à dire que finalement, la LNPN est à mi-chemin entre le TGV et ce que l’on connaît aujourd’hui. Ce territoire a vécu le Turbotrain, auquel on a renoncé, il a vécu au moins quatre renoncements à des projets de modernisation des liaisons ferroviaires entre la Normandie et Paris. Je suis dans une agglomération qui aujourd’hui doit renoncer à son modèle TVR (transport sur voie réservée), tout simplement parce que l’Etat nous avait incités à nous engager dans un modèle expérimental. Je me demande si finalement le destin de mon territoire n’est pas d’être dans l’échec expérimental permanent. De ce point de vue-là, le fait que l’on ne soit pas capable de décrire les contours précis de ce que sera le futur modèle, me préoccupe un peu.

Oui, il faut moderniser les liaisons ferroviaires entre Paris et la Normandie, c’est une évidence et cela a été rappelé. Les points noirs sur cette ligne sont connus, au moins depuis le début des années 90. Le diagnostic qui a été fait ce soir est fait depuis 20 ans au moins, et je crois qu’en dernière date le Plan Bussereau nous avait permis d’avoir un scénario relativement acceptable. Nous, les écologistes, défendons l’idée qu’il faut faire la modernisation entre le Mantois et Nanterre, nous pensons que c’est suffisant pour améliorer ce qui préoccupe les usagers : le confort, la régularité, le cadencement. Il faut l’entendre, sans quoi nous nous retrouverons peut-être dans une situation où une fois encore, il faudra renoncer.

Un travail de comparaison m’a permis de constater que Caen, Rouen et Le Havre bénéficiaient des tarifs (pour les usagers) les moins onéreux, pour aller de ces trois villes à la capitale. Un Caen – Paris vous coûtera 32 euros à taux plein, un Paris – Lille, plus de 50 euros. Certes, vous mettrez moins de temps, par contre vous le paierez au prix fort. Je voudrais poser une question autour du modèle de financement. RFF rappelait tout à l’heure que les modalités de financement reposeraient pour ce qui concerne RFF sur le remboursement lié aux péages. Quelle part RFF est-il prêt à mettre dans ce projet ? Ne risque-t-on pas de se retrouver dans un modèle de financement qui serait un partenariat public/privé où une entreprise privée viendrait se payer sur la base de loyers, par tous les bénéfices des investissements réalisés, sur le dos des usagers et sur celui des collectivités locales ?

Ma troisième question est : les collectivités locales présentes autour de la table s’engageraient-elles, et à quelle hauteur ? Comme l’a fait récemment le Président de la Région Haute-Normandie qui, pour mémoire, est le seul à s’être engagé au plan financier. Merci. (Applaudissements)

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