Débat LNPN au Havre : intervention de Michel Coletta

Je parlerai pour Europe Écologie Les Verts et en tant qu’usager de longue date du train, en particulier Le Havre – Paris, et un peu toutes les lignes en France que je connais assez bien pour m’être beaucoup déplacé par le train pour des raisons professionnelles. Nous, écologistes, sommes évidemment, tout à fait favorables au train, mais comme cela a été déjà dit à Rouen et à Caen, pas à n’importe quel prix et pas n’importe comment : pas le train d’une minorité dont la seule préoccupation est d’accéder à Roissy le plus vite possible. Nous défendons la préoccupation de la majorité des voyageurs. Il est symptomatique, d’ailleurs, sur la confusion des termes, mais c’était vrai aussi au dernier conseil municipal, où des élus s’obstinaient à parler de TGV pour ce projet. Il faudrait être clair, techniquement, une fois pour toutes.
En termes d’aménagement, sur Le Havre, nous sommes habitués à des investissements miracles qui chaque fois nous sont vendus comme permettant de faire un bond en avant du point de vue des emplois, activité économique, etc. Il n’empêche que nous sommes toujours dans un bassin d’emploi qui est à moins de deux points pour le taux de chômage du taux national et à moins d’un point du taux régional. Il n’y a pas d’effet mécanique entre de gros aménagements et l’activité d’une zone d’emploi.

Il y a quelques mois dans « le Monde », une étude assez intéressante est parue sur la France qui rit et la France qui pleure. On voyait bien que les zones d’emploi qui avaient des taux de chômage les plus faibles de France – 5 % — n’étaient pas forcément des zones d’emploi liées à un TGV, liées à une autoroute, etc. Je rappelle qu’au niveau des déplacements Haute-Normandie – Ile-de-France, cela représente 6 % des déplacements des Haut-normands, 91 % des déplacements se font au sein de la région. Il est urgent, pour nous, de développer le train comme transport de proximité et de ne pas se focaliser uniquement sur le tube Le Havre – Rouen – Paris. 7 % des déplacements seulement se font en train.

L’attente des usagers a été évoquée notamment aux Assises du ferroviaire, et la demande porte essentiellement sur des trains à l’heure, accessibles facilement et disponibles. La vitesse n’est pas une priorité et nous sommes contre ce dogme de 1 h 15. Pourquoi ne pas travailler sur 1 h 30 ? Je fais une parenthèse sur le fait que la Commission Nationale avait été saisie et qu’une décision avait été prise. J’aurais souhaité que ce soit dit dans le préambule. En ce qui concerne nos propositions, nous sommes pour un véritable service public, mais nous sommes pour un phasage du projet, sinon on risque de ne rien faire.

Doublement du Mantois : il a été rappelé que les études sont relativement avancées dans la région Ile-de-France ; nouvelle gare de Rouen : le Conseil régional Haut-Normand a travaillé également sur ce sujet, et nous demandons une étude sur l’aménagement des lignes existantes, ainsi que la relance des dessertes locales. Concernant la gare du Havre, il est souhaitable de se focaliser plutôt sur une gare bien placée dans son tissu urbain, et créer un pôle d’inter-modalité et non pas encore une gare quelconque.

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