Débat à Saint-Lô : intervention d’Isabelle Attard

Isabelle ATTARD, Porte-parole du Groupe Europe Ecologie Les Verts, à Bayeux :

Bonsoir ; quand on fait une ligne, on s’adresse à des gens ; à qui s’adresse-t-on exactement aujourd’hui avec cette ligne nouvelle ? A moins de 5 % des Bas-Normands et à moins de 6 % des Hauts-Normands. Effectivement, 95 % des Bas-Normands travaillent ici, dans notre région, avec des liaisons entre l’Orne, la Manche, le Calvados. Sur ces 5 % qui vont vers l’extérieur, tous ne vont pas à Paris, certains travaillent en Bretagne, d’autres en Haute-Normandie, et tous ne prennent pas le train. Donc, ce sont 13 à 15 milliards investis, pour moins de 5 % des Bas-Normands.

Est-ce vraiment ce que nous voulons aujourd’hui alors que le prix de l’essence augmente et que nous cherchons à favoriser le développement, le trajet, le transport, de tous les gens qui ont à travailler au quotidien ? Cela fait très cher du kilomètre, très cher de la personne.

On a parlé d’un train qui serait peut-être pour cadres supérieurs. Savez-vous réellement ce que cherche un cadre supérieur en allant à Paris ? J’en fais partie, je me déplace régulièrement à Paris et ce que je cherche, c’est un train ponctuel, pour pouvoir prendre des rendez-vous et être fiable dans mon travail, quand j’arrive à Paris. Gagner un quart d’heure en arrivant à La Défense ne m’intéresse pas spécialement ; être ponctuelle, oui.

Je vais reprendre rapidement le cahier d’acteur, qui n’est pas celui d’Europe Ecologie, mais celui du Conseil Economique, Social et Environnemental de la Région, où l’on pointe déjà que le problème est : une ponctualité déficiente, un engorgement constaté à l’ouest de Paris (Mantes-la-Jolie – Paris).

Notre combat est là, l’investissement est là, et en tant qu’écologistes, nous en sommes tous conscients. Si nous sommes ici dans cette salle, c’est parce que nous aimons tous le train et les déplacements en train. S’il y a de l’argent à investir, nous considérons que c’est sur l’amélioration de la Gare de Rouen, l’amélioration du trajet entre Mantes-la-Jolie et Paris, c’est-à-dire le Plan Bussereau.

Un autre exemple : je viens de la Région Centre et plus particulièrement de deux gares situées à une heure de Paris, alors je n’ai pas vraiment vu le développement économique. Par contre, j’ai constaté le développement de Saint-Pierre-des-Corps et d’Orléans, et plus particulièrement de Fleury-les-Aubrais, devenant des villes dortoirs pour Parisiens, ainsi que la hausse de l’immobilier autour de ces deux gares. Ce sont des faits chiffrés. Les études complémentaires qui ont été demandées par Europe Ecologie Les Verts, sont nécessaires, car le développement économique dans les villes qui se retrouvent à 1 h 15, voire 1 h 30 de Paris, est très loin d’être prouvé. D’ailleurs, vous ne nous avez pas donné les chiffres.

Merci. (Applaudissements)

 

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