Le tronçon Mantes-Paris, priorité de la LNPN pour la SNCF (ANI)
« Le « point de vue de la SNCF », avec un éditorial signé de Guillaume Pépy, son président, est le numéro 30 des quarante-six Cahiers d’acteur enregistrés le 20 décembre par la commission particulière du Débat public sur le LNPN – Ligne Nouvelle Paris Normandie. Une position de la SNCF sur un projet qui enflamme la Normandie ferroviaire peut surprendre alors que beaucoup la croit décisionnaire dans le dossier alors qu’elle n’en est qu’un possible opérateur. La maîtrise d’ouvrage de la LNPN revient à Réseau ferré de France (RFF), propriétaire et gestionnaire du réseau depuis 1997. La SNCF se pose donc en acteur d’un projet dont elle a dû par le passé, défendre l’utilité plus ou moins malgré elle. En tout cas dans un climat d’incompréhension avec les usagers normands qui lui ont reproché d’avoir laissé le réseau traditionnel se dégrader.
A la SNCF on n’a jamais cru à la pertinence d’une LGV entre Paris et la Normandie, sur une distance beaucoup trop courte. La LNPN et l’option d’un train rapide (250 km/h) lui conviennent. Toutefois en termes à peine voilés, elle ne s’engage pas dans le débat sur les options de tracés A, B, C ou A-B. Le résumé de son cahier d’acteur est clair : « Le tronçon entre Paris et Mantes constitue pour SNCF la priorité du projet LNPN, permettant de libérer les capacités nécessaires au développement de l’ensemble des trafics au bénéfice des Normands et des Franciliens ».
Concernant les gares, la « meilleure option » serait La Folie dans le secteur Nanterre/La Défense, « raccordée à la future rocade Grande vitesse autour de Paris », et une nouvelle gare à Saint-Sever pour désaturer le nœud ferroviaire de Rouen. Concernant la gare nouvelle à Confluence (Yvelines), la SNCF ne cache pas son scepticisme en raison d’un « faible potentiel de clientèle à proximité » alors que les collectivités d’Île-de-France y sont très favorables. Elle s’interroge sur la capacité de la gare Saint-Lazare à accueillir des trains de plus grande capacité. Concernant le fret, elle plaide pour la création d’un « axe à haut niveau de performance » pour les ports de la Basse Seine passant par Gisors et Serqueux.
La position de la SNCF s’insère donc dans la liste des cahiers d’acteur déposés par la quasi-totalité des grandes collectivités de Normandie et d’Île-de-France (Régions, départements, communes), des chambres consulaires et patronales, organisations politiques et syndicales. Dans leur grande majorité, ils appellent à une réalisation globale de la LNPN de Paris au Havre et à Caen. Au Havre on a même lancé une pétition électronique. Les écologistes d’EE-LV, le NPA, la CGT sont beaucoup plus nuancés et demandent que soit privilégier le service aux usagers avant la rapidité.
En abordant la question de « l’économie du projet », la SNCF se pose en tant qu’opérateur et jette le doute. Pour être viable, il faudra un « bilan économique suffisamment attractif et une bonne visibilité sur le long terme pour la ou les Entreprises ferroviaires qui assureront les dessertes concernées par le projet ». Aujourd’hui elle prévient donc que ses avis « ne constituent pas des engagements d’utiliser les infrastructures évoquées dans le présent cahier : leur utilisation dépendra de la viabilité économique, à l’échéance, des services ayant vocation à emprunter ces infrastructures ».
Source : ANI
Date : 21/12/2011 12:19″